Il n'y a jamais meilleur endroit que le toit! [PV Seijun]

Une fois les vacances finies, il ne reste qu'une chose à faire: retourner en cours. Et c'est dans cette optique que Kumi se réveilla ce matin. Encore un peu fatiguée par son travail de la veille au soir, elle sortit assez lentement une jambe de sa couette. Brrr! Trop froid! Elle la re-rentra aussitôt, et se mit en boule. Pourquoi n'avait-elle pas de pantalons de pyjamas? Quelle question...il faudrait d'abord qu'elle aille s'en acheter! Elle sortit alors de son petit nid douillet, enveloppée dans sa couette, et dût malheureusement l'abandonner pour se faire à manger et se préparer. Elle fit bouillir de l'eau, et partit prendre une douche. Cinq minutes plus tard, on voyait la jeune fille sortir en courant, entièrement nue, verser le riz dans l'eau, et mit à décongeler au four micro-ondes deux steaks hachés. Frigorifiée, elle repartit comme elle était venue pour se rincer. Au bout de trois petites minutes, on entendit la sonnerie du micro-ondes, et elle dût encore une fois sortir, et mettre une poêle à chauffer. Le riz cuisait convenablement, alors elle put enfin finir de se doucher. *La prochaine fois, je fais ça en rentrant du boulot*. Mais en voilà une bonne idée! Tout préparer la veille, faire chauffer ça le matin pendant qu'on se prépare et partir~. Oui, elle avait complètement oublié comment s'organiser pendant ces vacances. Elle se sécha grossièrement les cheveux, et y laissa sa serviette. Elle s'occupa de ses steaks, et déposa une bonne quantité de riz dans un bentō. Puis quelques légumes qu'elle venait de découper. Une fois la viande bleue, elle la retira et la découpa elle aussi. Le repas du midi était prêt. Rapide coup d’œil à la pendule: plus que vingt minutes avant qu'elle ne parte. Elle partit s'habiller et se coiffer, rajouta une petite barrette fleurie dans ses cheveux, fit son sac et se parfuma. Elle rajouta aussi son déodorant. Il fait froid, elle n'est pas sensée transpirer autant pour un rien, mais sait-on jamais. Portable dans le sac, musique dans les oreilles, clés et leçon en main, elle sortit finalement cinq minutes plus tôt que prévu.

Sur le chemin, elle la lue, la relue, trois fois, quatre fois, cinq fois. C'est bon, c'était rentré dans sa p'tite tête de piaf. Elle la rangea alors, et continua sa route. Elle arriva en avance, et rentra à l'intérieur de la bâtisse. Tant qu'à faire, si elle pouvait être un peu plus au chaud, vu l'uniforme des filles, elle n'allait pas se gêner pour rentrer. Comme à son habitude, elle se mit à sa place, et commença à dessiner, ne faisant pas trop cas de ses camarades qui rentraient. Elle rangea le tout quand elle vit le professeur. Se lever, le saluer, et les cours commençaient. Le même ennui qui s'installait qu'avant les vacances. Ce vide. Toutes ces minutes qui défilaient à une lenteur effrayante. Et la faim commença à arriver. Une heure à patienter encore, et elle pourrait prendre son repas. Elle tenta de se concentrer davantage, afin que l'heure est l'air de passer plus vite, mais si seulement ça l'intéressait réellement. Savoir une quelconque information sur un triangle rectangle, qui en fait, ne l'est pas parce que bla bla bla...elle recommença à écrire sans même comprendre à quoi ça allait lui servir. L'heure de manger arriva enfin, et la jeune fille se rua, bentō et carnet en main vers la sortie. Il n'avait plus aussi froid, alors elle opta pour le toit. Les jours froids, personne n'y montait. La paix assurait! Elle s'y installa comme s'il lui appartenait, et commença à manger alors qu'elle dessinait. Un autre lycéen vînt alors, et elle le regarda s'installer un peu plus loin. Elle abandonna aussitôt son paysage urbain pour l'humain qui était là. Elle s'approchait légèrement pour finir les détails tels que les yeux et autres.

Ces vacances étaient passées bien trop vite, les jours avaient filés sans qu'il ne s'en rende compte et voilà que cette redoutable journée arriva enfin : le retour en cours. Un sentiment de colère l'envahit déjà lorsqu'il entend les premières notes d'une de ses chansons favorites en guise de réveil. Il attrape donc rapidement le téléphone, désactive le réveil et le balance par-terre, insouciant. Rien que là, son moral avait totalement chuté, et ne risquait pas de s'améliorer de si tôt. Il se décide enfin à se lever de son lit, avec une extrême lenteur et se dirige machinalement vers la salle de bains. Il ne déjeunait jamais le matin, ça le dégoûtait assez. Mais bon, c'était plutôt un avantage puisqu'il pouvait donc se lever un peu plus tard chaque matin, ça va de soi. Seijun soupire rien qu'à la vue de son reflet dans le miroir puis se retourne, piochant dans sa "mini" armoire à la recherche de cet foutu uniforme. Il avait horreur de le porter, et de plus on se les gelait lorsqu'on portait ça dans des températures quasi-hivernales. Tout en râlant intérieurement, il enfile rapidement la chemise puis le pantalon et noue la cravate à la va-vite. Il ne se douche pas le matin, il préfère le faire en rentrant chez lui après les cours, au moins il n'y a pas de stress. Un nouveau coup d'oeil à son miroir s'impose. Un deuxième soupir lui échappe alors car il avait toujours cette tête de déterré. Il s'empare donc de son peigne et commence à coiffer ses cheveux, qui avaient visiblement fait la fête sans lui cette nuit. Après de longues minutes passées à les démêler, Sei' esquisse enfin un léger sourire satisfait en mettant un petit coup de déodorant. Physiquement, il était fin prêt mais mentalement, ce n'était toujours pas ça. Il sort alors de la salle de bain en se dirigeant à nouveau vers sa chambre où il fait rapidement son sac, espérant n'avoir rien oublié. Il glisse son portable dans la poche de son pantalon, enfilant sa veste et prenant son paquet de cigarettes à la cerise ainsi que son briquet au passage. Dernière étape : le sandwich. Enfin, ce n'était rien de manuel évidemment puisqu'il l'avait acheté la veille et n'avait qu'à le mettre dans son sac. Donc sac sur le dos et clés en main, Seijun sort enfin de l'appartement et commence à marcher en direction du centre-ville, où se trouvait le lycée.

Il s'allume une cigarette tout en marchant sur le trottoir, expirant quelques lattes de fumée tout en réfléchissant à la journée ennuyeuse à laquelle il allait assister. Et de plus, histoire de bien énerver les élèves, un contrôle était au programme aujourd'hui. Un contrôle pour lequel il n'avait absolument rien révisé, comme à sa mauvaise habitude. Sei' soupire longuement en arrivant devant le portail du lycée et laisse tomber sa clope au sol. Il espérait qu'il n'y avait aucun nouvel élève ou quelconque tête qu'il ne connaissait pas, faute à son paranoïa. Mais il sourit légèrement après avoir scruté l'ensemble des personnes du hall : toujours les mêmes. Après un énième soupir, il se rend donc dans la salle où il avait cours. " Mouais, commencer par un cours de maths le jour de la rentrée, à d'autres. " pensait-il. Il s'installe donc, et attend que les minutes passent, en scrutant les nuages défiler par la fenêtre, les tics bizarres du prof ou encore en gribouillant dans son cahier. Il se hâte enfin à se lever lorsque la sonnerie retentit, annonçant la pause de midi. Il sort son fameux sandwich du sac avant de se diriger -comme à son habitude- vers les escaliers qui montaient jusqu'au toit du lycée. Il n'aimait pas manger avec les autres, de toute façon il n'avait rien à leur dire alors à quoi bon ? Une fois arrivé sur le toit, Il s'assoit et fixe la ville qui s'étendait à perte de vue pendant un long moment avant de remarquer une silhouette, non loin de lui. Il mord à plusieurs reprises dans son sandwich, le mangeant assez rapidement et posant de temps en temps le regard sur la jeune fille qui était également là. Elle était dans sa classe, mais il n'avait jamais réellement fait attention à cette dernière. Il se contentait de l'observer du coin de l'oeil.

Elle se rapprochait toujours très légèrement, et remarqua enfin qu'il la regardait. Elle continua malgré tout de le dessiner, mais bon, si elle tenait réellement à faire son visage, elle devrait se lever et s'asseoir réellement à côté de lui. Elle refusa cette idée. Ah non! Elle ne savait pas comment il pouvait interpréter cette soudaine approche, et tenta de se mettre à sa place. Alors que ferait Kumi si une personne de sa classe à qui elle n'avait jamais parlé, même pas pour lui répondre d'un simple « bonjour », se mettait subitement à s'approcher d'elle et à la scruter? Elle se sentirait extrêmement mal à l'aise, oui. Elle rougirait aussi. Quoi d'autres? Elle lui demanderait ce qu'il fait. Elle essaya ensuite de se mettre à la place d'une personne un peu plus violente qu'elle: insultes et coups? Non, il ne la frapperait quand même pas parce qu'elle le dessinait. Elle posa le tout, et mangea la moitié de son repas fraîchement préparé. Elle leva légèrement son regard vers lui, qui ne mangeait qu'un sandwich. Si sa mémoire était bonne, il devait être...heu...Ito Seijun? Jamais vu parler aux autres, une personne associable, ou alors encore plus timide qu'elle? Elle n'en avait aucune idée, mais si c'était la cas, ça la rassurait un peu. Elle reprit son carnet et continua du mieux qu'elle pouvait. Ce n'était vraiment pas facile, mais bon. Elle rangea son repas non fini dans son sac, et garda son carnet. La jeune fille pris alors son courage à deux mains, mais si elle en avait eu deux de plus, ça l'aurait vachement aidée! Quoi que c'est plus de courage dont elle avait besoin. Elle se dirigea alors vers lui, chaque pas la rendant mal à l'aise, comme si elle faisait quelque chose de réellement mal. Chaque pas la faisait rougir légèrement plus. Cinq. Quatre. Trois. Deux. Un. Assise. Elle était maintenant assise en face de lui, et put enfin terminer ce qu'elle faisait. Les yeux, les quelques mèches de cheveux qui lui avaient échappée.Elle rajouta les quelques ombres qu'elle n'avait pas pu mettre...et voilà! Elle avait enfin terminé! Elle l'aurait terminé bien avant si Mademoiselle se serait bougée les fesses plus tôt, mais bon. Elle regarda son portable, inscrit la date et l'heure à laquelle elle l'avait fini, signa par son prénom, et arracha la page.

« Tiens, et merci.»
Elle lui sourit légèrement, du mieux qu'elle pouvait. C'était déjà assez gênant pour elle de s'être approchée si près, alors si en plus il refusait de le prendre... Comment ça il ne lui avait rien demandée? Ce n'était pas faux, mais elle n'allait pas garder le dessin d'un étudiant qu'elle avait fait dans son sac! Si un professeur décidait de faire une fouille pour vérifier qu'il n'y avait aucun objet interdit, comment elle allait faire avec ce dessin de lui? Ce n'était pas interdit, mais elle jugeait que personne n'avait à savoir ce qu'elle dessinait, sauf si vous en êtes le sujet ou qu'elle vous demande votre avis.

Seijun continuait de fixer la jeune lycéenne, peinant à chercher son nom pendant de longues minutes. Mais à vrai dire, ce qui le perturbait le plus c'était le fait qu'elle le scrutait de cette manière, sans dire quoi que ce soit. Il remarque aussi, bien qu'un petit moment plus tard qu'elle était en train d'écrire ou de dessiner quelque-chose dans une sorte de calepin. Ce n'est encore qu'après qu'il fait le rapprochement entre ses coups d'oeils furtifs et ce crayon qui s'agitait dans tous les sens, mais avec une certaine précision sur la page. Cette lycéenne à laquelle il n'avait jamais adressé la parole était donc en train de dessiner son portrait ? Enfin, il n'en était pas réellement sûr, mais cela lui paraissait évident ... Au moment ou il pensait ça, la jeune fille en question se leva et s'approchait, pas après pas avec une certaine lenteur, comme si quelque-chose la bloquait. Mais Sei' écarquille légèrement les yeux lorsqu'elle prend place en face de lui, ce dernier détourne alors son regard, par réflexe. Il croque rapidement dans son sandwich et jette l'emballage par dessus la petite barrière qui empêchait de tomber du toit. Il pose ensuite son regard sur le carnet, essayant d'apercevoir le moindre trait de là où il se trouvait avant même que la jeune fille n'arrache la feuille et la tende à Seijun, en lâchant un petit "Tiens, et merci". Quant à Sei, il ne bougeait pas, fixant juste le dessin censé le représenter, se demandant bien comment on pouvait faire un dessin aussi complexe en si peu de temps. Mais le petit "Kumi" écrit au coin de la feuille en guise de signature ne lui avait pas échappé ; et il tenterait plus ou moins de s'en souvenir. Son regard se relève doucement vers Kumi donc, qu'il fixe un assez long moment, sans en oublier sa question principale :

▬ Pourquoi t'as fait ça ?

Ca pouvait paraître froid comme réaction de la part de Seijun, car il ne s'était même pas pris la peine de remercier la lycéenne pour ce dessin (qui était fort ressemblant, d'ailleurs). Ce dernier ne se gênait pas lorsqu'une question flottait dans son esprit ou bien lorsqu'il avait une remarque à faire, au contraire. Mais il faut tout de même avouer que l'on croise rarement des personnes qu'on ne connaît que de vue (et encore) et qui, soudainement, se mettent à nous dessiner. Enfin après, chacun est libre de faire ce qu'il veut après tout, mais ce geste lui paraissait étrange. Il ne cessait de fixer Kumi par la suite, la harcelant presque du regard pour qu'elle lui réponde.

Elle lui tendait le morceau de feuille. Le voyait hésiter, elle commença à secouer la main pour qu'il puisse la prendre, que ce n'était pas juste pour qu'il voit son portrait. Il semblait d'ailleurs obnubilé par ce dernier, le fixant de ses yeux dont elle n'arrivait pas à connaître la couleur. Qu'avait-il de si particulier? Il ne le trouvait pas assez ressemblant?
« Pourquoi t'as fait ça ?»
Ah bon, pas de merci? Ses mots résonnèrent dans sa tête. Une envie de lui dire qu’elle faisait ce qu’elle voulait, et une autre de lui donner la vraie raison. La question lui sembla brusquement d'une telle évidence qu’elle ne pu s’empêcher de lâcher un léger rire. N’était-ce pas plus intéressant à dessiner que des bâtiments et voitures, des routes et des câbles électriques? En tout cas, ca l’était pour elle, et elle pensait que ça suffirait.

« C’est toujours plus intéressant que de dessiner du béton , tu ne penses pas Ito-san? »
Il ne semblait toujours pas décider à prendre son portrait. Dans l'infini patience que la presque femme pouvait faire preuve, elle plia brusquement le papier en quatre, attrapa sa main et le lui mit à l’intérieur. Non mais! Ce n’était pas comme si ce vulgaire bout de papier allait lui exploser une fois en main, ou bien s'il allait le dévorer… En regardant mieux le petit bout de papier qu’il était devenu, on s’apercevait qu’elle ne savait toujours pas plier correctement, mais bon, ce n‘était pas ça le plus dérangeant. Légèrement vexée par le geste inexistant de son camarade, elle ramassa son sac et repartit à sa place initiale, afin de finir son repas. Elle ne lui tournait pas le dos, n'étant pas assez puérile pour faire cela, mais ne le regardait pas pour autant. Elle n'était pas rancunière pour si peu, mais vu le nombre de fois où elle faisait le premier pas et la manière dont elle s'est sentie rejetée, elle préféra partir.

[H.R.P.: Sincèrement désolée pour la nullité du poste ;.;]

Il ne quittait pas Kumi des yeux, la scrutant depuis un laps de temps déjà. Un court instant après, elle laissa échapper un petit rire, tout en répondant à Seijun d'une façon détendue et sûre d'elle.
« C’est toujours plus intéressant que de dessiner du béton , tu ne penses pas Ito-san? ».
Ce dernier réfléchit quelque peu, muet comme une carpe, tout en posant à nouveau le regard sur son portrait, que la jeune fille lui tendait en insistant encore du regard. Sei, lui, était trop préoccupé à se demander comment elle connaissait son nom de famille alors qu'elle ne lui avait jamais adressé la parole. M'enfin, après tout ça faisait déjà quelques mois qu'ils se trouvaient dans la même classe. Ce genre de détails se retiennent assez rapidement. Mais en tant que grand imbécile, il ne réagissait toujours pas, trop pris par ses pensées pour faire quoi que ce soit jusqu'à ce que Kumi perde patience. Il fixait le portrait. Ce dernier se pliait en quatre sous ses yeux, avec une grande rapidité. La jeune demoiselle s'empara rapidement de la main de Seijun avant de déposer le petit bout de papier plié, qui ressemblait maintenant à un vulgaire brouillon à l'intérieur. Sei' releva le regard vers sa "camarade" et la regarda s'éloigner pour se rasseoir à sa place initiale, sans dire quoi que ce soit. Elle était surement énervée, un merci n'aurait pas été de refus. Et voilà. La journée en était à peine à sa moitié que Seijun avait déjà réussi à agacer quelqu'un. Son regard scrutait le vide, avant que celui-ci ne se rende compte qu'il avait toujours ce dessin, à l'intérieur de sa main. Il baissa la tête et déplia la feuille de calepin, pour venir admirer ces traits de crayon une nouvelle fois.

▬ Il est réussi...

Cette fois, il reluquait Kumi avec un léger sourire dessiné sur les lèvres. A vrai dire, il n'attendait pas une quelconque réponse, juste le fait qu'elle le sache, c'est tout. Il ajouta ensuite :

▬ Merci, Kumi.

Il pensait avoir dit le nécessaire pour essayer de "se rattraper" comme il le pouvait. Déjà qu'il n'avait quasi pas de relations, alors au fond de lui, il ne voulait pas vraiment laisser passer cette chance, bien qu'il était une personne de nature assez méfiante. Mais ses efforts se remarquaient tout de même, bien qu'ils étaient plutôt imperceptibles.

[HRP: Ce n'est rien Il n'y a jamais meilleur endroit que le toit! [PV Seijun] 2773031709

Il n'y a jamais meilleur endroit que le toit! [PV Seijun] 2773031709

. La mienne n'est pas ultra-originale non plus >.>]

Kumi énervée donne des joues de hamster. Alors si en plus elle mange, celles-ci ressemblaient plus à des mini balles. Tout en pleurnichant dans son coin, elle bougonnait des paroles à peine compréhensibles, dans le genre que la prochaine fois, elle ne donnerait plus les dessins à la personne concernée, ou bien que c'était la dernière fois qu'elle faisait le premier pas… Elle se prépara à avaler une petite quantité de nourriture que ses joues avaient emmagasinées, parce que tout recracher et n'en reprendre qu'une petite bouchée, c'était pas vraiment appétissant à voir!

« Il est réussi... Merci Kumi.»
Elle le regarda, surprise d'entendre sa voix. Elle l'était encore plus en le voyant sourire. Était-ce la première qu'il souriait? Peu importait après tout, il venait de la remercier! Et il connaissait son prénom? Comment pouvait-il le connaître? Elle réfléchit un court instant. Aucunes personnes de leur classe n'était assez proche pour l'appeler ainsi, aucuns amis proches d'elle n'étaient venus ici. Alors comment? Elle baissa la tête, toujours gênée, et dans ce geste, elle aperçut sa main. Le dessin! Elle l'avait signée, alors c'était simple pour lui de le savoir. Ce qu'elle pouvait être bête alors! Sa bonne humeur retrouvée, elle retrouva un large sourire.

« Ravie qu'il te plaise!».
Rien d'autre n'aurait pu la lui rendre à cet instant. Du moins, c'est ce qu'elle pensait sur le coup, parce que pour réfléchir à longs termes... Bref! Son bentō fini (qu'elle n'avait même pas dégusté), elle se rassit près de lui, se couchant presque sur le sol avec la tête posée sur le genou de Sei'. C'était maintenant, c'était le bon moment, celui qu'on peut voir dans ces films à l'eau rose parfois moisie qui passaient l'après-midi. L'un de ses moments qu'on a parfois envie de reproduire dans la vraie vie. Elle décida enfin de commencer à le taquiner gentiment, après avoir passé une bonne minute à taper du bout des doigts le sol, et se jeta enfin à l'eau, en lui posant une question:

« Dis Ito-san, qu'est-ce que j'aurai en échange de ton portrait?».
Honnêtement, si elle avait réellement désiré quelque chose en retour, elle l'aurait demandé avant même de le lui remettre. Elle s'en sortait assez bien à l'école, et côté argent, elle s'en sortait un peu mieux récemment. En regardant la tête qu'il faisait, elle se mit à rire. Elle le rassura donc, lui disant qu'elle ne voulait absolument rien en échange. Après tout, si elle quémandait à chaque fois quelque chose, elle perdrait ce plaisir, et se sentirait vraiment beaucoup trop mal, rien qu'en demandant, mais encore plus si la personne acceptait sans rechigner! Vous imaginez: « Bonjour~! J'ai fait ton portrait, mais pour l'avoir, donne-moi d'abord 500 yens ». Ce serait absolument contre sa pauvre petite nature! Elle s'était rassise normalement, et se recoiffa rapidement: transformer une queue de cheval en un chignon négligé, arranger sa barrette... Toutes ces petites manies prises au restaurant, alors qu'elle ne s'était pas décoiffée, juste pour être "présentable" comme ils disaient.

Le regard de Sei' scrutait toujours la silhouette de Kumi, assise de l'autre côté de ce toit. Cette dernière tourna sa tête vers Seijun, son visage arborait une expression de surprise en le fixant. Elle avait aussi l'air quelque peu pensive pendant un bon petit moment jusqu'à esquisser un large sourire. Un sourire qui rassura légèrement Sei. Ouais, il n'avait aucune envie de se mettre quelqu'un à dos dès le retour des vacances.
« Ravie qu'il te plaise! », lui dit immédiatement sa camarade, qui semblait à présent être de très bonne humeur tout en se levant et s'asseyant à nouveau près de Sei'. A la plus grande surprise de ce dernier, elle posa sa tête sur ses genoux, de façon toujours aussi détendue et calme. Seijun, quant à lui, écarquille les yeux en grimaçant légèrement. Pour être franc, il avait tout sauf l'habitude de ce genre de contacts. Evidemment qu'il ne le fit pas savoir, mais ça ne devait pas être très compliqué à comprendre, non plus.
Pendant plusieurs minutes, il y eut un long blanc. Kumi s'occupait en tapotant le sol de ses doigts en rythme, tandis que Sei' préférait fixer un quelconque point inexistant, tout en restant silencieux. Mais la voix de Kumi brisa le silence quelques instants plus tard.
« Dis Ito-san, qu'est-ce que j'aurai en échange de ton portrait? ».
Seijun tourna rapidement la tête vers elle, l'air toujours aussi surpris en faisant mine de réfléchir pendant de longues secondes. Enfin, jusqu'à ce que sa camarade lui annonça qu'elle plaisantait, et qu'elle ne désirait strictement rien en échange de la petite feuille de calepin. Sei' poussa un léger soupir, comme rassuré. C'aurait été le comble : une élève de sa classe qu'il n'avait jamais remarqué déboule sans prévenir, le dessine, et demande quelque-chose en échange... Enfin, sur le coup, Seijun se sentit bête de penser une telle chose mais en même temps, ça aurait été la vérité.

▬ Heureusement que tu ne l'penses pas, ça aurait limite été de l'arnaque sinon, tu n'crois pas ? Enfin, tu dessines bien tout ça tout ça, rien à dire mais jusque là à forcer les "modèles" à payer !

Seijun ria légèrement par la suite, il n'avait pas du tout prononcé ces paroles dans le but de vexer Kumi, il faisait simplement savoir son point de vue. Et c'est sur ce ton de plaisanterie qu'il se leva, tout en s'étirant longuement. La sonnerie avait déjà retenti pour annoncer la fin de la pause déjeuner dans tout le lycée. Une pause qui avait filé à vitesse grand V, puisqu'il s'était amusé. Il passa rapidement sa main dans ses cheveux, tout en ouvrant la porte qui séparait les escaliers pour monter, du toit. Il allait rapidement entamer une marche jusqu'au pied de ces derniers, mais se retourna brusquement. Rah, décidément, il n'avait pas l'habitude de traîner avec quelqu'un, et ça se remarquait. Il jeta un léger coup d'oeil dans la direction de Kumi, avant qu'un fin sourire ne se dessina sur ses lèvres.